[Terminé] Trop téméraire...

Année : 1 AP.TC

Lieu de la scène : Manoir Ballantine

Nombre de joueurs : 3



[Manoir Ballantine, en 1 AP.TC]

L'aspect lugubre du couloir menant aux quartiers de Septimus Ballantine avait pour effet, généralement, de décourager les visiteurs de l'aile est du Manoir. L'éclairage semblait vivre ses dernières heures, crépitant par endroit, inexistant dans d'autres. Ce n'était pas pour rassurer Fahra, qui avançait à pas de loups. Elle ne savait dire si elle préférait se retrouver en pleine lumière, avec le risque qu'on l'aperçoive, ou dans l'ombre, avec tout ce que son imagination infantile pouvait lui suggérer.

Pas à pas, elle se rapprochait de son but, jetant des regards inquiets dans son dos. Elle savait que le maitre des lieux n'était pas sensé être présent, mais elle ne pouvait s'empêcher de frémir. Le Majordome avait pour habitude de s'assurer que tout soit parfait dans le Manoir. Seul cet endroit semblait y faire exception à sa connaissance. Sans doute cela faisait-il partie du decorum. Mais cette pensée ne suffisait pas à rassurer la jeune fille. Mais elle s'était promis de le faire, qu'elle y arriverait parce qu'elle était bien meilleure que Téthys et les autres.

Elle prit une grande inspiration alors qu'elle se trouvait devant la lourde porte ouvragée scellant les quartiers du sorcier sith. Celle-ci semblait aussi sortir d'un autre âge et n'était pas sans rappeler les lieux sombres qu'on trouvait tant dans les contes pour enfant.

Ce ne sont que des histoires... se dit-elle pour se donner de courage, avant de pénétrer dans un petit couloir menant rapidement à une antichambre. Comme pour accentuer encore la pression de l'atmosphère, d'imposantes statues siégeaient ca et la, semblant épier de leur yeux sombres tout intrus qui s'aventurerait plus loin. Fahra porta un instant la main à son nez, l'odeur des lieux avait quelque chose d'inhabituel qui la mettait mal à l'aise.

Mais maintenant qu'elle y était, qu'allait-elle faire ? Oser s'aventurer si loin était déjà une preuve de courage (ou d'inconscience) certaine, mais personne ne la croirait de toute facon. Il fallait qu'elle puisse le prouver indubitablement. Rapidement, elle jeta un oeil aux différentes portes qui se présentaient devant elle. Lentement, elle fit le tour de la pièce. Les rares projecteurs dispersés contribuaient eux aussi à renforcer l'ambiance malsaine des lieux.

La tension était à son comble. A chaque instant, elle se retournait vers l'entrée, s'attendant à voir le vieux sorcier débarquer. Elle s'était déjà imaginé toutes les cachettes potentielles que pourrait lui offrir l'ameublement et les statues, et elle était prête à bondir vers la plus proche.

Elle sursauta soudain alors qu'elle revenait à son exploration, étouffant un cri alors qu'un mouvement brusque avait eu lieu non loin d'elle. Monstre ? Revenant ? Son imagination venait d'inventer toute une panoplie de scénarios plus effrayants les uns que les autres. La jeune fille fut soulagée de découvrir finalement qu'il ne sagissait que d'un des multiples terrariums qui participaient à l'aspect étrange de la pièce. Elle s'approcha prudemment. Une créature reptilienne, aux yeux noirs comme le jais se tenait immobile sur une pierre, fixant la gamine. L'horrible faciès de la créature n'était pourtant pas aussi effrayant que le petit dard qu'elle semblait posséder au bout de la queue, qui suintait visiblement. Fahra recula d'un bond lorsque celui-ci vint frapper le verre qui séparait son visage de l'animal, visiblement très agressif.

Une fouille plus minutieuse des lieux lui fit découvrir d'autres "bocaux" dans lesquels rampaient et grouillaient diverses créatures plus répugnantes et visqueuses les unes que les autres. Une vraie ménagerie des horreurs. L'idée lui traversa un instant l'esprit, mais finalement, sortir l'une de ces bestioles serait sans doute la plus mauvaise des idées.

Son regard s'arrêta alors sur une des portes, plus imposante que les autres. L'aura qui semblait en émaner ne laisser aucun doute, ce devait être le laboratoire du vieux Septimus. Sans attendre, elle approcha, bien décider à pénétrer dans le "sanctuaire". Son coeur battait la chamade, bien décidée à rapporter un précieux trophé de son escapade interdite, ses mains poussant doucement la porte devant elle.

L'alchimie Sith était une science risquée, émanant de savoirs millénaires et dont peu de personnes pouvaient se dire détentrices. Un solide cocktail de qualités étaient requises comme une concentration intenable ou encore une minutie exagérée... Si l'on désirait ne serait-ce qu'éviter d'être réduit à l'état de poussière et lumière. Septimus était loin d'être fou - contrairement à ce que diraient ses détracteurs - et savait pertinemment le risque encouru. Il s'était donc isolé dans un coin de la demeure, à l'égard des jeunes agités, qui avaient l'interdiction formelle de pénétrer dans ses quartiers.
L'accès y était très restreint d'ailleurs, bien que les adultes et membres du personnes avaient le droit, Septimus n'acceptait que Laïus, son esclave à la silhouette rachitique.

Ce dernier se faisait d'ailleurs vivement attendre par son Maître, qui l'avait envoyé chercher du matos dont il avait immédiatement besoin. La patience n'était pas une de ces vertus, il lâcha "Laïus, tu sais très bien que ma patience à des limites, contrairement aux sanctions que j'inflige." à son serviteur qu'il devinait de retour au vu de l'agitation inhabituelle qui sévissait dans les couloirs aux multiples terrariums. Seulement, le silence qui accompagna sa réponse l'amena à douter de l'identité de la personne qui venait de pénétrer au plus profonde de son laboratoire. Doute qui se confirma lorsqu'il sentit l'aura de la jeune et imprudente Fahra. Réprimant sa colère, il arrêta ce sur quoi il était en train de travailler et il décida qu'il allait en profiter pour s'amuser un petit peu, et se hâta de se cacher parmi ses alambics et ses statues.

Trop occupée à observer chaque recoin, elle n'avait pas entendu la question du vieil homme, s'introduisant alors dans le laboratoire où il régnait une certaine obscurité. Elle lança un rapide coup d'oeil à la pièce, aux multiples étagères qu'elle devinait plus qu'elle ne voyait, aux différents meubles recouverts de babioles diverses dont elle n'avait aucune idée quant à leur utilité.

La tension était à son comble. A chaque instant elle lancait un regard vers la porte. C'est alors que son regard se figea sur une étagère, non loin. Elle semblait vieille et couverte de différents flacons. Mais ce n'était pas ce qui avait attiré son attention. Une petite sculpture de pierre noir semblait, représentant une étrange créature griffue, était visiblement le trophée rêvé pour l'apprentie.

L'étagère cependant trop haute, la jeune sith décida d'en recourir à la Force pour récupérer l'objet de sa convoitise. D'une main tendue, elle dirigea sa concentration sur l'objet, bien décidée à le faire rejoindre ses doigts. L'idée semblait bonne dans un premier temps. Mais l'instabilité de sa télékinésie eu malheureusement des effets indésirables. La statuette se retrouva finalement dans ses mains, mais entrainant dans son sillage une bonne partie des fioles qui étaient entreposées sur l'étagère, celles-ci finissant leur course au sol dans un fracas de verre, répandant leur liquide sur le sol et le meuble en dessous. Déjà, les composés semblaient avoir des réactions étranges au contact les uns des autres, sous les yeux apeurés de la jeune fille.

Deux yeux globuleux suivaient attentivement la jeune apprentie depuis l'ombre d'une étagère. Ils la traquaient, recherchant la meilleure occasion de la surprendre de telle sorte qu'elle ne mette plus jamais les pieds ici, cette petite sotte imprudente. Il se demandait comment il allait bien pouvoir la punir dans l'immédiat, puis en l'emmenant dans le bureau du Patriarche. Cependant, il fut pris de court lorsqu'il vit Fahra - qui n'était qu'à quelques mètres de lui - soulever sa petite statuette en thérangène grâce à la Force tout en renversant sa panoplie de fioles contenant des produits tous plus rarissimes les uns que les autres. En se brisant elles répandirent des liquides hétéroclites qui s'allièrent dans des crépitements sonores semblablent à des pétards projetant quelques étincelles tandis que Septimus joua de ses pouvoirs en faisant naître une illusion ayant pour apparence de longues flammes bleuâtre dans l'esprit déjà tétanisé de l'adolescente. "Et le jeu ne fait que commencer ..." murmura-t-il si faiblement qu'il fut le seul à l'entendre, laissant la jeune Ballantine en pleine détresse et se délectant déjà de ce qu'elle vivait, tout en se préparant pour la prochaine farce.

Fahra recula d'un bond en "voyant" la réaction qui semblait tourner à la catastrophe sous ses yeux. Elle resta un instant tétanisée, ne sachant plus si elle devait fuir avec le risque que le labo ne finisse en cendre ou rester pour tenter de stoper le début d'incendie. Dans les deux cas, elle risquait fortement d'y rester, que ce soit dans les flammes ou lorsque le vieux sith lui mettrait la main dessus.

Ses phalanges étaient blanchis tant elle serrait la statuette entre ses doigts. Après un instant, elle se décida finalement à agir, prenant une grande inspiration. D'un rapide coup d'oeil, elle arracha sans sommation la première tenture qu'elle avait pu trouver et tenta de s'en servir pour étouffer les flammes qui grandissaient devant elle, y mettant toute le désespoir que la situation lui inspirait.

Un rictus déchirait le faciès de Septimus qui semblait déjà souffrir d'une vive agitation, composée d'une pléthore de tics nerveux, dues aux conséquences dramatiques que pouvait avoir l'escapade de l'insouciante dans son laboratoire. Il s'amusait néanmoins rarement autant avec les membres de maisonnée, si bien qu'il fut presque à espérer que ce ne fut pas la dernière fois qu'un inconscient pénétrait dans son domaine, et qu'il n'était pas près de terminer ce petit jeu maintenant. Il fit mourir l'illusion que nourrissait Fahra dans une gerbe d'étincelles, et se déplaça d'un pas feutré dans le but de contourner doucement Fahra, tout en se servant de la Force pour faire bouger bocaux, et instruments d'une façon anarchique dans la pièce qu'il avait plongée dans une semi-obscurité via cette dernière. Une fois arrivé à sa destination qui se trouvait être l'entrée de son laboratoire, il se posta dans un renfoncement qui était adjacent au chemin menant à la sortie, en se préparant à cueillir l'imprudente dans sa fuite sans manquer de lui faire une dernière frayeur, ce qui ferait par la même occasion, commencer les choses sérieuses.

Alors que les flammes moururent soudainement, Fahra relacha la tenture qui décorait précédemment un mur, dont il ne restait à présent que quelques lambeaux. Elle s'apprêtait à partir sans demander son reste, mais se stoppa net alors qu'elle capta le mouvement de certains objets dans la pénombre. La Force, à n'en point douter. Cela voulait surtout dire qu'il n'était plus temps de rester et de s'éclipser au plus vite.

Elle tendit la main pour récupérer "à la volée" le trophée qu'elle avait choisi et se mit à courir vers la sortie. La peur qui lui tenait les tripes la poussait vers l'extérieur. Seul semblait compter le fait de passer le seuil de l'antre de Septimus afin de retrouver un semblant de "sécurité" dans les couloirs du manoir.

Septimus qui patientait paisiblement dans l'alcôve aperçu la jeune insouciante qui courait vers la sortie, qui n'avait pas manquée l'occasion de ramener un souvenir avec elle. Guettant le bon moment, il sortit de sa cachette lors qu'elle passa à sa portée. Lui empoignant fermement son bras alors qu'elle n'avait auparavant pas remarqué sa présence, elle arrêta nette. Sa peur était palpable dans toute la pièce. "Vous me semblez bien pressée, de plus, il me semble que vous avez quelque chose qui m'appartient." Lâcha son détracteur, tout en lui montrant son bien et en esquissant un sourire narquois. Il n'attendit même pas de réponse, et enchaîna "De même que je suppose que vous êtes au courant que ces quartiers sont interdits d'accès ... Surtout à la jeune écervelée que vous êtes. Passons, vous aviez envie de sortir ? C'est parfait ! Allons nous aérer dans le bureau du Patriarche."

Sa tension était palpable, mais elle le devint plus encore lorsque le vieux sith parla du patriarche. Elle leva un instant les yeux sur Septimus, puis, dans un geste sans doute irréfléchi, se retourna brusquement et se remit à courir en direction de la sortie après avoir lancé l'objet de son délit vers le vieil homme, espérant que le rattraper lui donnerait le temps nécessaire à fuir.

Si il y a bien une chose à laquelle Septimus n'avait pas pensé, c'est la réaction éperdue de Fahra lorsqu'il lui annonça qu'ils iraient voir le Patriarche, "pour s'aérer" soit disant. Qui plus est, ce dernier n'avait plus sa vigueur (pour peu qu'il en ait eu) d'antan, et ses réflexes étaient devenus aussi efficace qu'un sabre laser sur du cortosis. C'est donc dans un geste un peu tardif et désespéré qu'il essaya de rattraper la statuette, en vain cependant, vu qu'elle ne dévia pas de sa trajectoire et s'écrasa violemment contre sa tête, lui boursouflant la joue. Lâchant un juron, il ne tarda pas à retrouver ses esprits, et à se mettre à la poursuite de Fahra, plus énervé que jamais. Il la vit alors s'enfuir vers la sortie, et ralentit le pas. "Tu ne m'échapperas pas Fahra, tu assumeras tes actes. De toute façon, tu ne pourras fuir indéfiniment." Lui dit-il avant de fermer la porte de sortie au nez via la Force.
Septimus resta bien sur ses gardes jusqu'à la fin de la promenade vers de bureau de Darius, il s'était déjà bien assez fait humilié comme ça. Il toqua d'une de ses mains squelettiques sur la porte de son demi-frère, attendant que ce dernier lui prie d'entrer.

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Spoiler:

La nuit était magnifique, le son de flûte traversière résonnait sous les voûtes en ogive du bureau patriarcale à plus de vingt mètres du sol. Le vieil homme assis dans son fauteuil faisait face aux fenêtres derrière son bureau. Les portes glissèrent sur elles-mêmes comme une invitation à entrer, l'on ne pouvait voir du Patriarche qu'un avant bras posé sur un accoudoir et ses deux mains dansantes sur l'instrument. Il était accompagné d'un orchestre singé par un ordinateur dissimulé. La Toccata s'emballait, sublime et lugubre avant de laisser place à la Fugue.

S'interrompre, Darius ne l'envisageait même pas et il savait que son cadet ne s'y risquerait pas. Après tout... c'est le petit dernier de la portée... Il rit intérieurement, manquant presque de laisser fuir une note mais la jouant finalement. Laisser traîner le temps faire son œuvre le rendrait plus... malléable ; les minutes s'écoulèrent paresseusement. Longue trainée de son dans l'air... fin de l'acte. L’orchestre se tut, le Patriarche se leva et posa la flûte sur le bureau.

- J'imagine que tu n'es pas venu m'écouter jouer...

Darius fit volte face, toisant son frère avec ironie, prenant soin de ne pas la cacher en voyant sa joue. Derrière ce regard enjoué l'on pouvait cependant sentir le déplaisir à être dérangé, dans ce qui semblait être un moment de détente. Le vieil homme semblait en effet revenir de l'une des séances d'entrainement avec Hélios durant lesquelles personne n'était autorisé à rester - ignorer le niveau de son filleul étant un moyen sûr de le faire craindre - son torse était gainé de bandes noires, il portait un hakama et - chose rare - son sabre laser à la taille. Sans poser ses yeux ambrés sur la petite furieuse qui accompagnait contre son gré "le vieux Septi' ", quelque chose changea dans son attitude et étrangement le Patriarche semblait avoir perdu le sens de l'humour.

Bien que l'envie était la, Fahra savait pertinemment que fuir ne servirait à rien cette fois. Elle avait pu certes jouer sur les réflexes incertains du vieux Septimus pour tenter de s'échapper. Mais avec le patriarche, il ne fallait même pas y compter.

A mesure que le temps passait au son de la flûte, elle lançait des regards, tantôt à la porte, tantôt au musicien, semblant chercher avec insistance une porte de sortie. La tension montait chez elle, minute après minute, si bien que plus elle grandissait, plus elle sentait ses larmes monter. Mais à quoi bon. Ce n'est pas cela qui changerait la réaction du Patriarche, et au contraire, cela n'aurait fait qu'accentuer le plaisir qu'il pourrait prendre à la correction qui suivrait sans doute. Et elle ne lui laisserait pas ce gain... Elle ne pleurerait pas... Même si la peur l'étreignait de plus en plus.

Par moment, elle espérait sincèrement que la porte derrière elle s'ouvre sur sa mère adoptive, qui pourrait la tirer de ce mauvais pas. Mais même pour Livia, cette porte savait rester close quand l'habitant des lieux le décidait ainsi. Elle s'efforça de relever la tête, pensant cacher ce qu'elle ressentait comme le lui apprenaient ses précepteurs. De toute façcon... Baisser la tête, c'est se montrer faible...

Le rictus narquois qu'arborait Septimus qu'il dissimulait tant bien que mal en disait long sur toute la jouissance que lui apportait la scène. Il connaissait parfaitement les différends qui séparaient Fahra et son demi-frère, et espérait bien par ce biais, durcir la peine qu'allait encourir la jeune adolescente.
« Darius » lui dit-il tout en le saluant.
« Effectivement, je ne suis pas venu te voir jouer, bien que tu sois loin d’être dénué de talent. Tu m'excuseras de t'interrompre, je ne suis pas sans savoir que c’est très désagréable d’être dérangé lors de ses loisirs, j’en ai moi-même fait les frais pas plus tard qu'aujourd'hui. » il marqua une pause pour enchaîner sur la suite de ses plaidoiries, tout en glissant un regard vers la jeune insolente.
« En effet, il semblerait que la jeune adolescente effrontée qu’est Fahra s’est amusée à digresser les règles de notre maisonnée et s’est autorisée à pénétrer dans mes appartements, et à les vandaliser. Ce qui - tu le comprendras – m’excède au plus haut point. Non seulement du fait qu’elle ait enfreinte les règles, mais surtout du fait qu’elle ait mise potentiellement la Maisonnée en danger, et qu’elle ait en plus détérioré du matériel coûteux. »

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- Hmm... Cette histoire me laisse quelque peu... perplexe. L'on aurait pénétré et vandalisé tes appartements en ta présence ?

Le vieux Patriarche Sith se laissa glisser dans le fauteuil de son bureau, posant les coudes contre celui-ci, joignant les mains pour y appuyer son menton. Elle ressemble de plus en plus à Livia, plus qu'Hélios lui-même. Bien qu'il fixa son cadet, seule sa nièce adoptive captait son attention sur le moment, elle ne baisse pas la tête, cette pensée amusa et contraria Darius.

Il se retrouva un instant dans les pensées brumeuses du passé, se revoyant à la place même de Fahra pour des raisons similaires. La punition donnée par Père avait été... instructive. Le Patriarche actuel émergea de ses pensées avec l'envie de mimer son prédécesseur.

- Puis-je savoir ce qui est arrivé à ta joue ? lâcha-t-il nonchalamment, le sourire aux lèvres.

Fahra observait tour à tour les deux hommes. On semblait presque peu à peu oublier sa présence à en croire le ton que prenait la discussion. Elle nourrissait l'espoir un peu fou de ressortir finalement de ce bureau sans être inquiétée. Elle s'assura de demeurer totalement immobile en définitif, espérant ainsi se faire oublier de la main qui la tenait et du Patriarche.

« Absolument, on a vandalisé mes appartements en ma présence. Mes travaux me demandant beaucoup d’attention, je n’avais pas remarqué qu’elle s’y était introduite, surtout que ce damné de Laïus n’est jamais là au bon moment. C’est bien pour ça que je compte sur les règles, et donc l’interdiction d’accès à mes quartiers pour que personne n’y pénètre en prévision d’hypothétiques scènes comme celle que je viens de vivre aujourd’hui ou pire encore. »

Il laissa un blanc, avant d’enchaîner sur un point des plus fâcheux. Il osait encore espérer que ça passerait crème. Après tout, Fahra l’avait pris au dépourvu, surtout que comme Septimus l’avait omis dans ses explications, une partie des dommages avaient été causés par son petit jeu.

« Pour ce qui est de la boursouflure sur ma joue, c’est une espièglerie de Fahra. Cette dernière m'a jeté une de mes statuettes qu’elle comptait me voler au visage d’un geste lâche et éperdu. Mais comme tu pourrais te douter, je ne viens pas ici que pour te raconter les faits, une entorse au règlement et atteinte à ma personne mérite à mon avis une punition, sans aucun doute. J’ai une pléthore d’idées à ce sujet à te proposer, mais je préfère te laisser te prononcer avant. »

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- Ainsi donc malgré le chaos ambiant, tu n'aurais rien remarqué ? Quelle concentration extraordinaire tu as là...

Darius marqua une pause, dodelinant doucement de la tête en fixant son cadet avec un sourire en coin.

- J'ai bien peur qu'il ne faille te revoir à l’entrainement avec les petits si tes réflexes deviennent si... médiocres. Quant à cette règle... elle tient plus de la... comment dit-on déjà ? Ah oui, l'habitude. Mais comme ton agression ne fait aucun doute, une sanction s'avère nécessaire.

Le Patriarche se leva et contourna son bureau pour faire face à son demi-frère de plus près, il tourna à l'instant la tête en direction de Fahra tout en lui adressant un sourire presque bienveillant. Ses yeux ambrés se posèrent dans ceux de sa nièce alors qu'il lâcha avec un certain dégagement amusé.

- Manifestement, c'eut été différent si Hélios avait commis cette petite escapade. Mais enfin...

Il leva alors les yeux vers Septimus, la morgue aux lèvres.

- Tu prendras la responsable pendant une semaine à ton service, sans lui causer aucun tort. Elle sera présente avec toi à chaque instant.

Il alla se réinstaller dans son fauteuil et le fit pivoter pour contempler le paysage par la fenêtre en reprenant sa flûte. A cet instant, un exaspérant air satisfait se dessinait sur son visage. Après quelques notes, il adressa encore quelques mots à Septimus.

- Laïus aura également quartier libre, durant cette semaine. Naturellement.

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A vrai dire, Fahra ne savait pas vraiment comment prendre cette "punition". Dans un sens, observer tous les faits et gestes du vieux Septimus avait ses avantages, même s'il se garderait sans doute de faire quoi que ce soit de sensible en sa présence. Et d'un autre côté, par ce fait, cela signait aussi le début d'une semaine qui serait sans doute ennuyeuse à mourir, à subir les remontrances de sa victime, dans son antre sinistre en plus de cela.

La jeune fille avait d'ailleurs cessée de se débattre d'une quelconque manière, plongée dans sa réflexion, son bras détendu dans la main osseuse du vieux sith. Elle finit par penser que si, certes, elle s'en sortait bien, Septimus se ferait un plaisir de le lui faire payer, soit durant cette semaine par des corvées plus ingrates les unes que les autres, soit une fois que serait levé son "interdiction de lui faire du tord".

Après un instant, elle se hasarda tout de même à ouvrir la bouche.

Ce n'est pas une punition ca... lacha-t-elle. D'autant plus que finalement, s'en sortir si bien après avoir pris tant de risque... On irait sans doute croire parmi les autres apprentis qu'elle avait pleurniché, ou autre chose.

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Quel ne fut pas le déplaisir de Septimus à l’annonce de la punition envers la jeune apprentie. Une semaine de cohabitation en compagnie de Fahra lui semblait peu, surtout qu'il en pâtirait aussi. Elle aurait mérité d’être bien plus sévère … On ne pénètre pas dans les quartiers d’un Éphore sans en payer ardemment les conséquences. Cependant, nonobstant le fait qu’il subirait lui aussi la sanction, il ne put s'empêcher d’esquisser un léger sourire narquois après avoir ne serait-ce que le temps de réfléchir un peu. Bien que cette semaine ne s’annonçait pas très prometteuse au niveau de ses recherches, elle le serait en tant que source de divertissement. Il faudra bien en effet qu'une personne remplace son esclave …
Cela semblait évident qu'une fois cette vaste fumisterie terminée, celui qui se considérait comme une victime dans cette histoire ne manquerait pas de se venger personnellement en temps et en heure, et dieu sait qu'il y arriverait.

« Bien. Je ne lui causerai aucun tort, néanmoins, il faut qu’elle sache que ce brave Laïus abat une quantité non négligeable de travail à lui-même. » Dit-il au Patriache, avant de se tourner vers Fahra et d'y ajouter « Voyons si cela ne te paraîtra toujours ne pas être une leçon une fois la semaine écoulée. »

« Il semblerait bien que notre entretien se finisse, à moins que tu n’aies quelque chose à ajouter ? » Finit-il par dire à son supérieur sans ne demander mot à la jeune demoiselle. « J’ai un certain nombre de choses à préparer pour accueillir comme il se doit mon hôte durant la semaine qui vient. »

Voyant que personne n’avait rien à redire sur le sujet, le vieux Septimus tourna les talons et s’enfonça dans les méandres de la demeure Ballantine.